Double bénédiction pour le semi-rigide de la station de Mayotte

Après deux années sans moyen nautique, la station SNSM de Mayotte a béni son nouveau semi-rigide de 9 mètres, équipé de deux moteurs de 300 chevaux.

Aux côtés des deux représentants religieux,  Chaidati Yssoufi, marraine de l’embarcation,  a cassé une noix de coco sur le semi-rigide
Aux côtés des deux représentants religieux, Chaidati Yssoufi, marraine de l’embarcation, a cassé une noix de coco sur le semi-rigide © SNSM

Le 3 mars 2022, le Tamani (désir, en shimaore), a été offi­ciel­le­ment béni conjoin­te­ment par le père Vincent Ngoie Mitenga et le cadi du village de Labat­toir, Mhidine Toihir. Une double béné­dic­tion catho­lique et musul­mane, signe de la bonne entente multi­con­fes­sion­nelle qui règne à Mayotte. La marraine Chai­dati Yssoufi, première adjointe au maire de Sada, a cassé, en lieu et place de la tradi­tion­nelle bouteille de cham­pagne, une noix de coco sur la coque du semi-rigide, en présence des auto­ri­tés civiles et mili­taires et du président de la SNSM, Emma­nuel de Oliveira.

Je suis hono­rée d’être la marraine de ce bateau en pensant à ces femmes et ces hommes qui, au-delà des clivages de reli­gions ou d’ori­gines, vont sauver des hommes en mer. Il n’y a pas meilleur témoi­gnage de l’hu­ma­nité que celui-ci !

Pour Frédé­ric Niewia­dom­ski, le président de la station de Mayotte, « c’est une grande joie de voir cette béné­dic­tion se réali­ser après une si longue attente. Cela n’a pas été simple de trou­ver les finan­ce­ments. Heureu­se­ment, le conseil dépar­te­men­tal, le siège de la SNSM et le minis­tère des Outre-mer nous ont bien aidés.  » L’am­biance était donc à la fête malgré les trombes d’eau qui se sont abat­tues lors de la céré­mo­nie.

La navi­ga­tion est diffi­cile dans le canal du Mozam­bique. Le patron Alain Pucel et ses trente-cinq cano­tiers sont inter­ve­nus une quaran­taine de fois depuis la mise en service du canot. « Nos inter­ven­tions sont diverses, précise le patron, il y a les plai­san­ciers souvent en panne de moteur, mais aussi les pêcheurs maho­rais et como­riens, qui ont de petites embar­ca­tions. En coor­di­na­tion avec la Marine natio­nale, nous portons assis­tance égale­ment aux migrants en diffi­culté à bord de kwassa kwassa1 . » Les sauve­teurs SNSM ne chôment pas et répondent toujours présents pour assu­rer la sécu­rité de tous.

1– Des canots de pêche connus pour trans­por­ter des migrants depuis les Comores jusqu’à Mayotte

Article rédigé par Jacky Lebu­ho­tel, diffusé dans le maga­zine Sauve­tage n°160 (2ème trimestre 2022)